Planches anciennes présentées au Musée Guimet à l’occasion de l’exposition SHO 1 - 41 maîtres calligraphes contemporains du Japon.
Photo prise hier.
Photo prise hier.
Planches anciennes présentées au Musée Guimet à l’occasion de l’exposition SHO 1 - 41 maîtres calligraphes contemporains du Japon.
Photo prise hier soir.
Passionnant colloque samedi dernier à l’ENS sur le transhumanisme.
Personnellement j’ai une appréhension certainement marginale du problème.
Habituellement les gens posent la question, par exemple de la fusion homme/machine, de la manière suivante :
- l’homme va-t-il vers une fusion avec la machine ?
- l’homme doit-il aller vers une fusion avec la machine ?
La réponse à la première question est évidente :
- l’externalisation des fonctions humaines sur des objets non humains existe depuis que l’homme est homme : vêtements, écriture (disque dur externe de la mémoire humaine), outils (quelle différence finalement entre un exosquelette et un marteau ?), etc ….
- que cette “externalisation” devienne “interne” importe peu; que j’inscrive ma liste de courses sur un papier ou sur une barrette de mémoire supplémentaire dans mon corps : quelle différence ?
La réponse à la deuxième question ne se pose pas, car même si on pourra vaguement légiférer à la marge, fondamentalement on ne lutte pas contre un tsunami.
Non, personnellement je vois tout cela sous un angle différent puisque pour moi l’homme peut déjà être considéré une machine. C’est une machine tellement complexe qu’elle semble différente en nature des “vraies machines”, c’est tout (un peu comme une photo numérique ayant une telle résolution qu’elle semble différente en nature d’une photo numérique basse résolution, pixellisée).
Dans un précédent post, je vous disais qu’il faudrait 100 000 ans à une personne à plein temps pour dresser la carte d’un mm3 de notre cerveau humain. Mais le jour où on aura démonté cette immense base de données qu’est l’homme, on ne pourra que constater que c’est une machine comme les autres. C’est juste qu’aujourd’hui on ne comprend pas comment elle fonctionne donc cela semble “magique”. Par exemple on commence à comprendre (et à mesurer) que notre humeur, nos émotions dépendent en grande partie du dosage de certains neurotransmetteurs dans notre cerveau.
Pour donner une image, si on mettait Joseph Cugnot (qui présente en 1769 le premier chariot à vapeur) dans une Ferrari aujourd’hui il deviendrait fou et serait bien incapable (de prime abord) de voir une forme de continuité entre sa machine et la Ferrari.
Finalement ce qui nous spécifie (si je réfléchis vite) c’est une conscience réflexive (et donc le langage) et une forme de continuité et de mémoire (David Latapie de Technoprog rappelait l’anecdote du vaisseau de Thésée* fort à propos).
Pour moi, à partir du moment où ces deux conditions sont remplies, cela me convient très bien. Un robot qui développerait une conscience dynamique et autoréflexive ou un être humain donc le corps biologique (c’est déjà le cas de nos cellules) pourrait entièrement être remplacé serait tout aussi “humain” l’un que l’autre.
Alors, il est évidemment flatteur de se dire à quel point l’être humain est si unique et si différent des autres formes de vies; mais honnêtement il suffit de regarder le visage d’un singe** pour y voir de “notre” humanité.
1) l’association Technoprog
2) Comme souvent, je vous renvois à la lecture du texte désormais culte de Bill Joy qui a littéralement révolutionné ma vision du problème il y a une dizaine d’années déjà :
http://delphinequeme.tumblr.com/post/13594967565/pourquoi-le-futur-na-pas-besoin-de-nous
* Vaisseau de Thésée : après avoir vaincu le Minotaure dans le labyrinthe de Dédale en Crète, Thésée revient victorieux à Athènes. Le peuple athénien conserve le vaisseau de son héros et petit à petit remplace ici et là une poutre, un mât, …. pour le garder en bon état. Arrive un jour où toutes les pièces du bateau ont été remplacées : est-ce toujours le vaisseau de Thésée ?
** le singe : pour mémoire on partage 98% des chromosomes avec les chimpanzés - l’homme étant génétiquement plus proche du chimpanzé que le chimpanzé ne l’est du gorille
Petite mais très belle exposition de kimonos de théâtre KABUKI à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent.
http://www.fondation-pb-ysl.net/fr/Kabuki-costumes-du-theatre-japonais-597.html
L’exposition est maintenant terminée, mais je tiens à écrire un petit compte rendu, ne serait-ce que pour garder en mémoire ce qui m’y a touché.
Je connaissais bien les photos de Diane Arbus avant d’aller à l’expo, mais ce qui m’a d’abord frappée c’est le niveau des photos. Souvent dans une exposition photo il y a de l’hétérogénéité dans la qualité des photos. Mais là la moindre photo a une très intense qualité.
Ensuite ce qui m’a frappé c’est l’évolution de son “art” : les photos sont de plus en plus fortes avec les années. Quelle tristesse qu’elle soit décédée si jeune. Enfin, j’imagine que s’il elle n’avait pas eu la sensibilité qu’il l’a conduite au suicide elle ne se serait pas suicidée, mais elle n’aurait pas fait les mêmes photos non plus. Enfin, c’est quand même triste.
J’ai pris en photo cette phrase qu’elle avait surlignée dans un livre de philosophie (Euthyphron de Platon ?) et sur laquelle je suis profondément d’accord :
"A thing is not seen because it is visible, but conversely, visible because it is seen".
Les nouveaux chiens de garde.
Ce film est une bouffée d’oxygène intelligente.
La revue NATURE met Alan Turing en couverture.
Comme je le rappelais sur ce blog encore au mois de janvier dernier, Turing aurait eu 100 ans cette année, opportunité qu’a saisi la revue pour le mettre en avant.
Aussi, une page avec des articles et des interviews sur sans doute le plus grand scientifique (à part Einstein) du XXème siècle.
Remix de Folks que j’avais fait il y a 7/8 ans pour les Inrocks.
ça n’a pas trop mal vieilli.
Folks, artiste dont j’aime profondément la musique depuis au moins 7 ans, date à laquelle j’avais remixé son merveilleux titre “I have been near the sun”, hommage au merveilleux Nick Drake, dont il est un digne héritier avec ses accords de guitare qui lui sont si particuliers.
Cette video est un extrait de l’émission Taratata où il est passé avant-hier.
Comment mapper 100 milliards de neurone du cerveau humain ?
Il faut environ 100 000 ans à une personne à plein temps pour mapper un mm cube de neurones. Sebastien Seung a donc imaginé un système d’intelligence artificielle collaboratif pour accélérer le process.
Vous pouvez vous inscrire sur la liste d’attente pour participer :
Lu sur l’excellente newsletter de Ray Kurzweil :
ça c’est ce que j’appelle de la pub.
vu sur :
me rappelle :
S’il y a une émission que je ne manque pour rien au monde chaque semaine c’est bien “Projection privée” de Michel Ciment.
(Pour les méditants bouddhistes qui viennent de passer 15 ans en retraite au coeur des chaînes himalayéennes, j’indique qu’il s’agit d’une émission de radio sur le cinéma, animée par le rédacteur en chef du très apprécié POSITIF. Pour les autres, je ne vous fais pas l’affront de vous donner ce type d’information. Pour les autres encore : vous n’êtes pas sur le bon blog …).
Ce samedi, Michel Ciment recevait Jacques Lassalle, et à cette occasion, ils ont cité Jean Renoir : “être original c’est tout faire pour être comme les autres et ne pas y parvenir”.
Ce à quoi Michel Ciment ajoute :”tant de gens essaye d’être différents des autres, … mais c’est artificiel. Vouloir être comme les autres et ne pas y parvenir … c’est vraiment le talent”.
Cette définition me plait assez en ce sens qu’elle définit l’originalité de façon non-positive, ce qui me semble correspondre à la réalité.
Un jour, il y a quelques années, j’ai eu une sorte de révélation. Je cherchais toujours à définir le talent comme quelque chose de positif : le talent c’est réussir à faire ceci, c’est être comme cela, ….
Mais en fait j’ai compris que le talent c’est ne pas imiter les autres. C’est tout. Et c’est énorme en même temps.
C’est juste exprimer quelque chose qui est déjà en vous. C’est votre nature. Il n’y a rien à “forcer”.
On pourrait décliner cette proposition de façon un peu plus détaillée : le talent c’est ne pas avoir besoin d’imiter les autres pour exister.
Alors bien sûr on peut commencer en imitant ceux que l’on admire mais tôt ou tard, votre nature va prendre le dessus.
Michel Ciment le dit très bien, vouloir “être original” c’est artificiel.
Il y a, avant même de commencer à faire quoi que ce soit, une notion d’ego (quand on veut absolument être original) qui décentre la personne de ce qu’elle est. (revoir à ce titre mon commentaire de L’art chevaleresque du tir à l’arc de Eugen Herrigel, sur la vision zen de ce “décentrage” de soi : ici).
A titre d’exemple, Michel Ciment illustre son propos en parlant de Kubrick qui essaye de faire du Brian de Palma avec THE SHINING, mais qui n’y arrive pas, puisqu’il n’arrive à faire “que” du Kubrick !
Pour résumer ma pensée, je dirai que l’on ne peut pas définir ce qui “fait” Nick Drake, par contre, on peut dire de façon certaine qu’il n’a pas fait du “sous-Bob Dylan” ou du “sous Beatles”.
http://www.youtube.com/watch?v=idcaRTg4-fM
http://www.franceculture.fr/emission-projection-privee-projection-privee-jacques-lassalle-2012-01-28
Alan Turing aurait eu 100 ans cette année (j’ai déjà parlé de lui dans ce blog ici ) .
Je n’ose pas imaginer comment serait notre monde s’il avait vécu plus de 41 ans ….
(je rappelle qu’il est le père de l’ordinateur, de l’intelligence artificielle et, accessoirement, qu’il a permis à l’Angleterre de gagner la 2ème guerre mondiale en décodant la machine de cryptage des sous-marins allemands).
Je vous recommande vivement cette émission sur France Culture :
1) http://www.franceculture.fr/emission-une-vie-une-oeuvre-alan-turing-2012-01-14
(manque à la bibliographie la massive biographie de Andrew Hodges :
)
2) et le documentaire diffusé sur la BBC en Angleterre :
Alan Turing - Britain’s Greatest Codebreaker (2011).
RIP.
Sneaky Sound System - When We Were Young (Breakbot remix)
"This is not a painting" (janvier 2012)
Voici une photographie de Breitner, exposée jusqu’à la semaine dernière à l’Institut néerlandais à Paris :
Elle me rappelle évidemment la photo de Diane Arbus que j’espère voir à l’exposition du Jeu de Paume cette semaine :
Tradition respectée puisque je poste sur cette exposition alors qu’elle n’est ouverte au public encore que … aujourd’hui.
Contrairement à l’exposition sur la cité interdite dont je parlais il y a peu sur ce même blog, le concept de l’exposition sur Munch est quant à lui limpide : montrer que Munch est un peintre du 20ème siècle plus qu’il n’est un peintre du 19ème. Montrer la modernité de son oeuvre picturale.
Voilà une idée forte. Elle est du reste parfaitement démontrée dans l’exposition. On en ressort à mon avis plus intelligent que d’une exposition qui tenterait d’accumuler un savoir encyclopédique et exhaustif.
Munch est un grand peintre : on sent son humanité derrière chacun de ses tableaux.
Le tout premier tableau de l’exposition m’a plongé dans cette humanité à fleur de peau :
Munch est pour moi une sorte de mélange d’Egon Schiele pour sa mélancolie et sa violence, de Francis Bacon pour sa profondeur, et d’Edward Hopper pour sa douceur (voir en particulier pour la référence à Hopper les couples peints de dos).
2 dernières remarques : la salle consacrée aux oeuvres “répétées” que j’ai trouvé fascinante :
Et l’absence du tableau “Le cri” dont on peut résolument dire que la modernité du peintre y éclate brillamment.
"Construction" (novembre 2011)