Il n’y en a pas. Elles sont toutes les deux en bois.
Sauf la clef à molette.
"Stairs to ?" (décembre 2011)
"Thinking Mark Rothko" (janvier 2012)
Il n’y en a pas. Elles sont toutes les deux en bois.
Sauf la clef à molette.
Je suis allée voir l’exposition “La Cité Interdite au Louvre - Empereurs de Chine et rois de France” pendant les derniers jours. Elle m’a enchantée … malgré une entrée en matière qui m’a semblé maladroite.
En effet, avant de m’y rendre, je n’ai volontairement lu aucun article, de sorte à arriver l’oeil “neuf” et l’esprit disponible.
Grosse erreur.
Je lis le premier panneau qui me plonge dans une remarquable perplexité :
Il est certain que si on s’est renseigné avant sur le thème ou même une fois l’exposition parcourue ce texte s’éclaircit mais je vous assure que si vous ne savez pas de quoi il s’agit vous ne comprenez absolument rien à ce texte “introductif”.
De fait, l’exposition est une mise en parallèle entre le Louvre et la Cité interdite (les deux “palais”).
Je ne parle même pas du morcellement “géographique” de l’exposition : 3 endroits différents …. .
Passé quelques secondes d’énervement, je décide de ne pas chercher à comprendre et de simplement regarder les oeuvres pour leur beauté.
Je pense depuis longtemps que la Chine a été un très grand pays, bien avant l’occident.
En tant qu’européens, héritiers des grecs et des romains nous pensons être la civilisation par excellence, le reste du monde étant barbare ou “exotique” dans le meilleur des cas.
Sauf que il y a 2000 ans, les civilisés c’était les chinois.
Je crois profondément à la supériorité fondamentale de la pensée chinoise (en particulier le taoïsme) sur la pensée occidentale (voir à ce sujet les livres de François Jullien).
Force est de constater la supériorité de l’art Chinois sur l’art européen présenté dans cette exposition : les parties “Louvre” étaient systématiquement désertes, et les parties “Chine” toujours pleine de monde …..
Ces oeuvres sont assez intemporelles. Je pense notamment aux portraits des empereurs (regardez le fond de ce tableau !) :
et sont surtout d’une finesse incroyable (regardez ce détail) :
Donc pour résumer. Exposition peu intéressante, oeuvres magnifiques.
http://www.louvre.fr/expositions/la-cite-interdite-au-louvre-empereurs-de-chine-et-rois-de-france
Ce premier post sur Tumblr pour parler de quelqu’un sur lequel j’ai déjà écrit dans mon ancien blog (ici : http://delphinequeme.tumblr.com/post/13630000667/francisco-varela) :
Francisco Varela.
S’il y a une personne au monde que j’aurai aimée rencontrer c’est bien lui. Heureusement, un réalisateur suisse a eu l’excellente idée de le filmer. Ce documentaire dresse un portrait de ce remarquable scientifique qui a étudié les mécanismes biologiques de la conscience et notamment la perception de la réalité par le cerveau (il s’oppose notamment aux computationnistes en proposant la théorie de l’énaction - cf “L’inscription corporelle de l’esprit”).
Il était également bouddhiste, pratiquant la méditation et a développé les échanges entre de nombreux scientifiques (Daniel Goleman, Antonio Damasio, Jon Kabat-Zinn, Jack Kornfield, etc …) et le Dalaï Lama. Ensemble ils confrontent chaque année au cours d’un colloque, leurs vues (souvent communes) sur les sciences cognitives, les neurosciences, la psychologie … (Mind & life institute).
Le documentaire est en 4 parties :
- “monte grande” (dont je parlais en 2008),
- “mind and life”,
- “projects”
- et “francisco cisco poncho” qui vient de sortir il y a quelques semaines et dont je souhaite parler aujourd’hui.
Ce dvd contient de nombreux entretiens, témoignages sur Francisco Varela (Le Dalaï Lama, Michel Bitbol, Joan Halifax, Matthieu Ricard, etc ….) mais surtout il contient 40 minutes où Varela parle de lui-même et de sa vision de la vie quelques temps avant sa mort.
Cette captation n’est pas très éditée : le réalisateur laisse Varela parler et cela suffit amplement tant les propos sont passionnants et aussi très émouvants.
J’ai appris la méditation de quelqu’un qui l’a apprise de Francisco Varela.
Je souhaite que ses idées et son humanisme continuent de se propager.
La semaine dernière je suis allée au concert de George Duke au New Morning (où je ne peux pas m’empêcher de crânement rappeler que j’ai vu, adolescente, Curtis Mayfield !!!!! ou encore Prince !!!! ).
Voici deux solos : celui du bassiste et celui du batteur. J’ai eu la chance de me trouver au bon endroit à chaque fois pour filmer tout ça.
Ses sculptures sont faites d’une manière si évanescente que l’on se demande si c’est véritablement un objet ou si c’est une apparition fantômatique, comme un calque en transparence posé sur la réalité.
Il y a quelques semaines, un ami, collectionneur de films japonais, me prête quelques dvds parmi lesquels “Le Repas” de Mikio Naruse.
Pressentant la puissance du film, je laisse passer 10 jours, le temps d’avoir devant moi une soirée calme où je sais que je vais pouvoir vraiment donner toute mon attention au film, sans être déconcentrée par autre chose. A raison.
Quel choc …..
Ce film est d’une finesse et d’une délicatesse étourdissantes.
Le réalisateur arrive à nous amener à une telle intimité des sentiments de ses personnages, eux-mêmes d’une telle banalité, que le contraste en est impressionnant.
Cette qualité de perception si sobre des sentiments, Mikio Naruse l’a comme très peu de réalisateurs l’ont. Le seul nom qui me vient à l’esprit est Jean Renoir. Alors bien sûr j’imagine la chance d’un réalisateur qui ne “réalise” pas ce qu’il fait et m’empresse d’acheter un autre de ses films, édité en Criterion, “When a woman ascends the stairs”. Là je me rends compte qu’il ne s’agit pas de chance mais bien du génie de Naruse, qui a su caractériser, au moins dans ces deux films, le doute et la violence de la vie dans ce qu’ils ont de si envahissants et de si insaisissables.
Dans chacun de ces films, le sujet est finalement très simple et peu dramatique. L’incommunicabilité dans l’un, où la femme s’ennuie dans sa vie de couple alors même que son mari est amoureux d’elle mais qu’ils n’arrivent pas à réellement se croiser. Et la servitude dans l’autre, matérialisée à l’écran, au delà de l’histoire en elle-même, par un instant furtif qui précède, le soir, le moment où cette femme monte les escaliers pour aller travailler; une seconde évanescente où pourtant toute la violence du monde est dite …