Revolutionary Road


Je suis allée voir (tardivement) ce film hier soir. Je n’aurai que deux mots : énorme claque.
Film d’une extraordinaire finesse sur le sens de nos petites vies.

Voici mes commentaires sur le film que je vous engage vivement à aller voir :


Premier étonnement : j’apprends que le scénario n’est pas du réalisateur (Sam Mendes également connu pour son mémorable American Beauty) ce qui est plutôt étonnant sur ce type de film assez intimiste et essentiellement philosophique. Le réalisateur non seulement parle à travers ses personnages du mal être des gens quand ils n’ont pas trouvé leur “vocation” sur cette terre mais en plus il y arrive ! il arrive à montrer le très léger malaise qu’il peut y avoir quand on a une vision (théorique) de sa vie et que l’on sent à peine que “quelque chose” ne va pas dans le schéma ….


Il a clairement un don avec les acteurs. On a beaucoup parlé de la performance de Kate Winslet dans ce film mais c’est surtout celle de Leonardo diCaprio qui est extraordinaire (alors qu’il ne m’a jamais impressionné chez Scorsese). Comme dans tout très bon film les seconds rôles brillent : Kathy Bates, Dylan Baker (Requiem for a dream, Happiness).
La photographie n’est pas renversante mais cela ajoute de la simplicité au film, ce qui ne peut que renforcer son propos.


Outre le fait que le titre soit déplorablement traduit par “Les noces rebelles”, je n’aurais qu’une seule critique (attention pour moi le film est de très loin le meilleur que j’ai pu voir cette année, donc c’est vraiment histoire de dire que le film n’est pas la perfection faite “film” !): il manque de la fluidité, du naturel, d’une meilleure propension à immerger le spectateur dans le film. On n’est pas encore au niveau du “Feu Follet” de Louis Malle.
Plusieurs fois dans le film on sent la construction, le travail derrière les scènes : le côté “film” nous revient à la figure. Il manque une distance et une légèreté à la chose faite, chose que l’on trouve souvent chez les jeunes cinéastes dont le génie est beaucoup plus inconscient que construit. Ou chez les génies absolus, Kubrick, Hitchcock, … qui sont consciemment géniaux et qui sont donc à même de répéter la magie dans leurs films ….


PS : en cherchant l’adresse du site officiel du film je tombe sur ces deux extraits de critique :

Elle - Florence Ben Sadoun
(…) terriblement émouvant. Sam Mendes a réussi à filmer l’ennui de cette vie en grande banlieue de New York dans les années 50, et comment le mensonge s’insinue dans le couple.(…)

“comment le mensonge s’insinue dans le couple” ??? De quoi elle parle ???

Première - Mathieu Carratier
De la photo à la direction artistique en passant par la partition de Thomas Newman, tout le monde a compris que l’on pratiquait un cinéma qui vise très haut.


ouh - la - la !
Sur la photo, sur la musique (bien que très bien) et surtout sur la direction artistique, Sam Mendes a fait “ses devoirs” mais ce n’est certainement pas là que le film brille !
Ce n’est qu’un extrait. J’ose espérer que l’auteur se rattrape après, mais vu le style “envolée lyrique” de cette première phrase, cela ne me donne pas trop envie de lire la suite ….