Paul Jacoulet : un grand choc esthétique

Tout est dans le titre : j'ai reçu un énorme choc en voyant cette exposition à la maison de la culture du Japon à Paris.

Je suis sensible depuis toujours aux grands maîtres japonais de l'estampe (voir ici par exemple : http://delphinequeme.blogspot.fr/2008/06/hokusai-au-muse-guimet.html ) mais je ne savais pas qu'il y avait un maître français de l'estampe. Il a vécu quasiment toute sa vie au Japon, soit, mais j'avoue n'avoir découvert que maintenant cet artiste absolument extraordinaire (j'avoue donc être passée complètement à côté des expositions qui lui ont été consacrées ces dernières années, notamment au quai Branly et à la BNF).

Ce qui est extraordinaire c'est d'abord la simplicité du dessin. Il assume pleinement son style et ne s'embarrasse pas d'un decorum ni ne charge sa composition. Ce qui me plait évidemment. Il faut être très libre dans sa tête (qualité première d'un artiste selon moi) pour arriver à cela, c'est-à-dire à ne pas suivre grégairement les règles en cours.

ensuite c'est la beauté des couleurs. Particulièrement vives.

Enfin c'est le naturel des poses et l'impression d'authenticité qui en découle.

A voir absolument à la mcjp

Guy Bourdin

Une de mes idoles (depuis l'enfance).

Ce qui est intéressant dans cette exposition ce sont surtout les premiers clichés que l'on connait peu et qui montrent comment il s'est cherché, ce qu'il avait dès le début et ce qu'il a trouvé ensuite.

 

Exposition au studio des acacias jusqu'au 30 avril 2016.

Harry Gruyaert à la MEP

Magnifiques photographies.

c'est très justement que le texte d'introduction de cette exposition fait référence à Saul Leiter et à William Eggleston, deux de mes photographes préférés et donc avec une certaine évidence que j'ai aimé les photographies de ce photographe.

Voici mes favorites :


Le polyptyque du Jugement Dernier de Rogier Van der Weyden

A l'occasion d'un shooting, je me suis rendue à Beaune la semaine dernière et j'ai pu enfin voir ce polyptique que j'admirais dans les livres depuis tant d'années.

Ci-dessous quelques photos prises dans la pénombre de la salle où il est exposé. Le tableau semble en mauvais état ce qui me semble assez scandaleux pour un chef d'oeuvre de cette envergure.

Rogier van der Weyden, est un de mes peintres préférés, ce qui ne surprendra pas les lecteurs de ce blog qui y ont souvent lu des articles sur les peintres primitifs flamands.

 

Il y a quelques temps, je visitais au Louvre une des salles consacrée justement à la peinture flamande, guidée par une conférencière érudite en la matière. Après qu'elle nous ait overdosés de détails iconographiques et historiques sur les tableaux que nous regardions, je lui ai finalement demandé pourquoi La vierge au chancelier Rolin était un chef d'oeuvre manifeste comparé aux autres tableaux de la même salle (qui comportait des tableaux tout à fait exceptionnels, des Memling notamment mais pour moi d'une force moindre). Elle n'a pas su me répondre.

Et en fait quand on rentre dans la salle du polyptique à Beaune, on comprend.

On comprend que le peintre est allé jusqu'au bout.

Sur le polyptique on voit que Rogier van der Weyden est allé au bout de ce qui est possible en couleurs, en formes, en textures, en idées, en finesse, .... Et sur un polyptique de cette dimension, la somme de tout cela, cette profondeur, vous assaillit.

C'est en tout cas la sensation que j'ai eue.

 

 

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (détail)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (détail)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (détail)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (détail)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (panneau central)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (panneau central)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden